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FERMETURE TEMPORAIRE DE L’UNITÉ INTERNE DE SANTÉ MENTALE D’AMOS (UISMA) EN RAISON DE L’IMPORTANTE PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE

today05/05/2025

Arrière-plan

SANTÉ – Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Abitibi Témiscamingue est confronté depuis plusieurs années à une importante pénurie de main-d’œuvre. D’ailleurs, en 2021, il fut estimé que 500 infirmières seraient manquantes pour permettre le maintien de l’offre de service à compter de 2028. Un plan de contingence avait alors été appliqué permettant de réduire le nombre d’infirmières requises pour offrir les soins de 150 professionnelles dans l’ensemble de la région, permettant de maintenir les services prioritaires en tenant compte des infirmières disponibles.

Depuis les dernières années, les démarches d’attraction et de formation ont été accentuées permettant, entre autres, de recruter 79 étudiants infirmiers diplômés hors Canada, 27 infirmières recrutées en France et en Belgique qui demeurent actives au sein de l’organisation et 22 infirmières MOI plutôt que de maintenir des contrats privés.

« Ces démarches ont permis de réduire de plus de 50 % le nombre de ressources MOI infirmières œuvrant dans l’organisation par rapport à 2023. Néanmoins, la dépendance à la MOI demeure élevée. D’ailleurs, 70 MOI infirmières travaillent actuellement dans l’établissement afin de répondre à des besoins critiques et essentiels ». – Mathieu Fortier, Directeur des ressources humaines.

Une pénurie d’effectifs infirmiers dans la MRC d’Abitibi
Malgré les démarches réalisées, une importante vulnérabilité est observée pour la MRC d’Abitibi, notamment en raison de :

− La constante diminution de la MOI en raison de plusieurs facteurs, dont la fermeture de certaines agences qui sont des fournisseurs de ce type de main-d’œuvre, de la baisse du taux horaire pour se rapprocher du taux horaire offert dans le réseau public et de l’embauche massive de ressources MOI à titre d’employés dans le réseau public (plus de 5 000 embauches au sein des établissements de la province, tout titre d’emploi confondu). Dans le contexte où 96 % de la MOI en contrat avec l’établissement ne réside pas en région, certaines personnes qui avaient des contrats MOI au sein des équipes de la région ont été embauchées par un établissement près de leur lieu de résidence, dans une autre région;

− La fin annoncée du recours à la MOI en octobre 2026, en respect de la Loi en vigueur;

− Une anticipation de la poursuite de la décroissance de la disponibilité de la MOI à court terme. Des mesures pour éviter des ruptures de services non planifiées à l’UISMA L’unité interne de santé mentale d’Amos (UISMA) est particulièrement critique, alors que six des dix postes d’infirmières et infirmières auxiliaires sont comblés par des MOI.

 

« Dans ce contexte, il importe que chaque employé et autre main-d’œuvre disponible soit mis à contribution le plus judicieusement possible pour protéger d’autres services offerts en proximité à la population d’Amos et des environs, qui sont essentiels et prioritaires à la population. Ces autres services, tels que le service d’urgence, les unités d’hospitalisation et le CHSLD, sont actuellement en manque de professionnels, alors que la période estivale qui est associée à une période de vacances annuelles entraînera des absences supplémentaires. La planification de la fermeture temporaire permettra d’éviter une rupture de service non planifiée pour l’UISMA ». – Caroline Roy, Présidente-directrice générale

Une fermeture temporaire de l’UISMA et mise en place de mesures d’atténuation Une analyse rigoureuse de la situation a été effectuée permettant de faire les constats suivants :

− Plusieurs hospitalisations sont réalisées en santé mentale alors que le besoin de soins de la personne peut être comblé autrement que par une hospitalisation en santé mentale, notamment
pour les personnes hospitalisées en raison de leur état d’intoxication;

− L’absence de salle sécuritaire ou de salle d’isolement à l’Hôpital d’Amos faisant en sorte que les personnes en état d’intoxication qui nécessitent une surveillance médicale sont hospitalisées;

− 36 % des hospitalisations à l’UISMA ont une durée moyenne de séjour de 48 h et moins pour lesquelles une alternative à l’hospitalisation permettrait pour plusieurs de répondre aux besoins de la personne;

− Plusieurs personnes sont hospitalisées pour des raisons humanitaires, principalement pour une clientèle sans domicile fixe;

− Plusieurs hospitalisations sont effectuées en raison d’une crise psychosociale pour laquelle une offre de lits de crise répond aux besoins.

En tenant compte de ces données et de ces constats, la fermeture temporaire de l’UISMA sera planifiée lors de la période estivale. Les personnes devant être hospitalisées en santé mentale seront transférées vers une installation de la région (Malartic, La Sarre ou Rouyn-Noranda) pour leur épisode d’hospitalisation.

« L’offre de services de sécurité, de qualité et fluide constitue une priorité pour l’établissement. Ainsi, des mesures d’atténuation seront déployées durant la période de fermeture temporaire, dont l’ajout d’une infirmière de liaison en santé mentale en milieu hospitalier et d’heures infirmières auxiliaires à Malartic, afin de permettre le transfert de personnes vers ce secteur ». – Krystina Sawyer, Directrice des programmes santé mentale et dépendance, itinérance et services sociaux généraux

En parallèle, l’ensemble des agents d’intervention demeureront en poste avec un horaire 24/7 principalement à la salle d’urgence pour soutenir les équipes et les personnes ayant des besoins de
soins et services en santé mentale ainsi qu’accompagner les personnes lors des transferts vers d’autres hôpitaux lorsque requis.

Enfin, soulignons que les travaux permettant de créer une salle sécuritaire à la salle d’Urgence seront exécutés et que des évaluations sont en cours concernant la possibilité d’intégrer une infirmière praticienne spécialisée en santé mentale à l’Accueil d’Amos pour éviter des visites à l’Urgence en contribuant à l’offre de service directement dans leur milieu de vie.

Écrit par: Denis Germain


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